LA SENSIBILITÉ DES DAUPHINS À LA MUSIQUE

Les sons servent dans la nature de moyen de communication entre les espèces vivantes. Partant de là, l'homme, qui cherche à communiquer avec le règne animal, éprouve le besoin d'aller à sa rencontre en employant des instruments de musique. Une expérience conduite par des chercheurs universitaires australiens a permis, grâce à la flûte, d'entrer en contact avec des dauphins.

Pour conduire à bien le projet, la flûtiste Sally Walker fut invitée à monter à bord d’un bateau pour se rendre dans une zone fortement peuplée par des dauphins. Au bout de seulement quelques notes, les cétacés, attirés par le chant de l'instrument, se sont rapprochés du bateau. Un premier constat s'imposait : les hautes fréquences délivrées par l'instrument et certains intervalles de notes attirent les dauphins. Cette attraction envers les fréquences aiguës conduit au même résultat quand des instruments de la même famille sont utilisés, comme le piccolo ou la flûte indienne.

Cette expérience, nommée « Dolphin meets Musician Project » est conduite depuis deux ans. D'après la biologiste française Olivia de Bergerac, les dauphins auraient la capacité de communiquer entre eux en émettant un son qui constitue un hologramme d’informations reflété dans leur melon (masse de tissu adipeux que l’on trouve dans leur front).

En coordination avec la musique produite par la flûte, les sons émis par les dauphins ont été enregistrés à l’aide d’un hydrophone (un microphone spécialisé dans le domaine de l'enregistrement des bruits produits dans les liquides, comme le milieu marin). Cette étape décisive est actuellement poursuivie afin de déterminer plus en avant les moyens de communiquer avec les dauphins, par exemple en établissant des sons organisés qui pourraient déterminer ceux pour lesquels le cétacé est le plus réceptif. L'étape qui consisterait à faire écouter des œuvres musicales n'est pas exclue, même si notre propension à intellectualiser ce que nous produisons est à relativiser dans un milieu qui recèle encore bien des mystères pour nous.

Élian Jougla (12/2023)