LA RECONQUÊTE DE LA MUSIQUE CLASSIQUE PAR APPLE

Apple déclare offrir, ni plus ni moins, « un service de streaming et une appli qui proposeront le plus grand catalogue de musique classique du monde »... De quoi lancer sur le marché quelque cinq millions de titres !

La volonté par laquelle la musique classique cherche à rassembler n'est pas une vue de l'esprit. Les labels n'ignorent nullement que la part de marché la plus significative repose sur le streaming. Si son usage ne pousse pas nécessairement à acheter, il est par contre devenu essentiel au moment du choix en remplaçant avantageusement le casque d'écoute chez le disquaire.

La volonté par laquelle la musique classique cherche à rassembler n'est pas une vue de l'esprit. Les labels n'ignorent nullement que la part de marché la plus significative repose sur le streaming. Si son usage ne pousse pas nécessairement à acheter, il est par contre devenu essentiel au moment du choix en remplaçant avantageusement le casque d'écoute chez le disquaire.

Le streaming étant ainsi la clé de voûte de l'écoute de la musique, Apple a décidé de prendre les choses en main en lançant le 28 mars l'application "Apple Music Classical" visant à améliorer l'image de la musique classique sur le Web. La marque à la pomme voit les choses en grand, du moins, sa sortie est précédée par quelques critères séduisants.

Pourquoi un tel désir, me direz-vous ? Non pas pour rivaliser avec les indétrônables musiques pop, rock et surtout hip-hop qui tiennent le haut du pavé ; le classique, par comparaison, représente à peine 1 % de la musique proposée en streaming (source The Daily Telegraph). Cela s'explique d'abord par un manque de choix cruel, avant même de songer à élever l'esprit critique des "milléniaux" face à ce qu'ils écoutent.

LES DIFFICULTÉS QUE "APPLE" DOIT SURMONTER

Soyons clair ! Si vous souhaitez écouter l'œuvre la plus "clichée" du répertoire classique, c'est-à-dire la 5e de Beethoven, sachez qu'il existe quelque 1600 versions (source Discogs). Dès lors, les cheveux du mélomane se dressent sur la tête pour en sélectionner une. Il serait d'une prétention absolue de réunir toutes les interprétations. La première tâche serait préalablement de les réunir pour ensuite les référencer et réussir l'exploit de permettre des critères de recherche actifs et précis.

Ultérieurement à cela, se pose le problème de la qualité sonore et de la rétribution des ayants droit. Le classique, ce n'est pas de la chanson, et un morceau ne dure pas seulement trois ou quatre minutes ! Cela signifie qu'une œuvre de vingt minutes ou plus ne rapportera pas davantage à leur auteur, puisque la rémunération d'une écoute streaming est la même pour tous et qu'elle est perçue quand celle-ci atteint les trente secondes. L'autre attente provient de son public, généralement exigeant concernant la qualité sonore.

Apple, détiendrait-il alors les solutions ? La marque à la pomme s'engage et compte utiliser des métadonnées optimisées avec une qualité sans pertes (Lossless) et un contenu éditorial au top. La marque à la pomme rajoute que les présents abonnés d'Apple Music « pourront télécharger et profiter de l’application "Apple Music Classical" dans le cadre de leur abonnement actuel, sans frais supplémentaires. »

Enfin, pour rassurer les mélomanes, la qualité audio est de l'ordre de "192 kHz/24 bit Hi-Res Lossless", avec des milliers d'enregistrements en format immersif audio spatial.

Élian Jougla (03/2023)